Zone de Texte: Hommage au bois et à l’imprimerie par R.Rotbard
Dans le cadre de lire en Fête, la bibliothèque de Perrecy expose Rosine Rotbard. Et notamment un tableau exceptionnel, en hommage à l’écriture.
L’atelier de Rosine, c’est celui de tout artiste qui se respecte.
Un désordre bien rangé, des cadres accrochés au plafond, des toiles en attente d’imagination, de la couleur un peu partout. Et un chevalet où trône l’œuvre en gestation.
Un univers où la lumière s’invite, naturellement et se reflète aux yeux verts de sa locataire. Rosine Rotbard est dans son petit monde, celui de la poésie, du rêve et de la symbolique. Mais elle sait aussi déchaîner les couleurs lorsqu’elle pousse un cri.
L’ode à la coupe du monde de foot en est l’exemple. Peint sous l’émotion de l’année 98, ce tableau rassemble tous les espoirs, de la France au centre du monde à la colombe de la paix contre le hooliganisme frappé du carton rouge. Une composition acrylique très colorée, à l’image de l’enthousiasme, mais qui ne cache pas quelques angoisses, les ténèbres ne sont pas loin. C’est également le cas pour cet arbre mort qui se dresse au soleil couchant, un musicien et son instrument, une danseuse en mouvement semblent interpréter l’oraison funèbre de la vie. Triste, la peinture de Rosine ? Pas du tout, juste réaliste. Lorsqu’elle décrit un vol de pigeons ou même la destruction de la terre par la pollution, il y a dans le mélange des couleurs une forme d’optimisme qui réchauffe le cœur.

Zone de Texte: L’autre facette de l’artiste se décline dans la couleur. Sa souris verte qui court dans l’herbe ne fait que passer entre les feuilles et les herbes, juste le temps d’un clin  d’œil à l’enfance. Tout comme elle nous enchante avec une évolution de la salamandre qui sort du feu intacte et, au fil de son aventure, se teinte, se restructure. Une symbolique qui n’échappe pas, entre le rouge flamboyant et la fragilité en demi teinte de l’animal, il y a place pour la méditation. Et c’est, pour l’artiste, le temps de la grande réflexion. Celui de la rétrospective humaine de l’écriture. Un tableau qui suivra Rosine toute son existence. Quel que soit le devenir de son art. Il lui restera toujours cet instant créatif où elle a décidé de se lancer dans la grande aventure. Comme Watteau et son « Gilles » Picasso et « Guernnica  » Monnet et les « Nymphéas », Rosine aura sa  « civilisation du bois et de l’imprimerie  ».Une toile qui raconte l’écriture, du scribe au CDRom en passant par l’imprimerie, le livre d’heures des moines copistes. Rosine a jeté, là tout son savoir, toute sa technique.
Celle du trompe - l’œil notamment avec une représentation très réussite du copiste ancien. Puis au fil du tableau, on retrouve la maîtrise d’une artiste complète, à la fois plasticienne, maquettiste et graphiste. Nourrie de l’onirisme d’un Maghritte, elle laisse la fenêtre ouverte sur un ciel dégagé... l’innovation future, celle dont on soupçonne qu’elle existe mais qu’on ne connaît pas encore.

Michel Sarrazin

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